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Un tunnel français au Hohneck ?

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vendredi 14 mars 2008, par JFW

Dans la montagne, les communications vers l’arrière étaient précaires, surtout l’hiver. Pour faciliter le ravitaillement, Français et Allemands tendirent au-dessus des vallées et ravins des câbles aériens sur lesquels circulaient de petits chariots.

Pour ravitailler la haute vallée de la Fecht de Metzeral, séparée de Gérardmer par la crète inhospitalière du Hohneck, un câble transbordeur aérien, reliant à Mittlach le terminus du chemin de fer de Retournemer fut mis en construction dès le 11 août 1915 et fut terminé le 25 décembre. Ce câble partait du lac de Retournemer, franchissait le sommet du Hohneck dans un tunnel taillé dans le granit où était installée une sous-station électrique, descendait au lac de Schiessroth (gare de relais), et aboutissait près de Mittlach, le long de la vallée de la Wurinsa (affluent de la Fecht). Guide Michelin des Champs de bataille, Alsace, tome 1

Franchissait le sommet du Hohneck dans un tunnel !

Hohneck, tunnel !

Profitant d’un séjour dans cette riante région française, je décidais de mener une petite investigation et partir à la recherche de cette cavité.

Un plan malheureusement assez peu précis accompagne le texte et un canevas de tir au 20.000e en ma possession mentionne le cable aérien.

Trajet approximatif du cable aérien (guide Michelin des champs de bataille)

Me voici donc paré pour cette recherche qui demarre un matin d’août sous forme de randonnée ; nous laissons la voiture à quelques kilomètres du lac Schiessroth. Les quelques randonneurs rencontrés ne laisse pas présager de la foule se pressant au lac, se baignant au pied du panneau d’interdiction ou allongés pour passer la journée au calme dans la nature.

Station intermédiaire au Schiessroth (guide Michelin des champs de bataille)

Et le lac, 90 ans plus tard...

Je laisse le reste de la famille en ce lieu, trouve un créneau libre entre deux familles de randonneurs pour continuer le sentier et atteindre le sommet. La crète hospitalière du Hohneck est en effet devenue quatre vingt plus tard une crète fort hospitalière.

Plus je me rapproche du sommet, plus mon inquiétude grandit ; d’une part avec le nombre de visiteurs, soit cet ouvrage aura été reconverti en toilettes, soit muré. D’autre part, toujours dû à l’affluence, il aurait été un peu plus connu.

Une fois arrivé sur la crète, je découvre un immense parking, des bouchons digne des grandes villes et les inévitables bars...

Qu’importe ! Je continue et tombe sur un site potentiel mais qui induirait un remblaiement de l’ouvrage. Après étude détaillée du canevas, il s’avère que le tunnel était situé plus en hauteur, sur la crète.

Trajet du cable d’après la carte de tranchées, plus précise que le plan du guide Michelin

Après moult passages et repassages, je devine deux indices probants : une tranchée creusée dans la roche, côté vide, et des remblais de l’autre côté, après le sentier. Il faut bien se rendre à l’évidence : l’ouvrage n’existe plus et, de toutes façons, semble n’avoir été qu’une tranchée taillée dans le roc et certainement recouverte de madriers.