mardi 21 octobre 2008, par Eric L., JFW
A partir de 1916, les troupes retranchées dans les forts autour de Verdun, vont débuter une série de travaux de percement de galeries à grande profondeur.
Malgré la modernisation de nombreux forts du système défensif Séré de Rivières par bétonnage après ce qui fut appelé "la crise de l’obus torpille", les occupants souhaitèrent échapper, en s’enterrant profondément, au pilonnage intensif de l’artillerie et aux obus de gros calibres.
Les bombardements incessants qui étaient susceptibles de détruire, malgré les renforcements réalisés, les éléments supérieurs des forts et les galeries de circulation faisaient vibrer toute la structure du fort et soumettaient les occupants, français ou allemands à une épreuve psychologique importante.
Ainsi, les travaux menés en 1916 et 1917 qui ont pris le nom de "travaux de 17" vont permettre la création de chambrées et autres lieux de vie.
L’on y trouve également des salles pour groupe électrogène ("usine"), car tous ces couloirs et pièces étaient éclairés à l’électricité. Les galeries serviront également de communication, vers l’arrière ou vers des éléments défensifs extérieurs au fort (casemates Pamart par exemple).
Un long tunnel foré servait dans certains cas de galerie de fuite, pour éviter un siège dû à l’encerclement, comme ce fut le cas à Douaumont ou Vaux. Cette technique rappelle celles déjà utilisées dans certains châteaux médiévaux (galerie de fuite du château de Puyguilhem, par exemple).
Creusées dans les terrains sous-jacents aux structures du fort, ces galeries réalisées dans le feu de l’action, n’étaient pas faites pour durer.
Ainsi, tout au plus étaient-ils étayés, rarement maçonnés et bétonnés uniquement à proximité des sorties. Ils traversent le plus souvent le calcaire à plaquettes omniprésent dans la région, mais aussi de temps en temps des terrains plus exotiques, comme le sable.
Ce court article qui n’a absolument pas la vocation de faire une étude détaillée des "travaux de 17", présente quelques photos qui illustrent l’état actuel de ce genre de galeries (qui dans le cas de certains forts, furent cependant mises en Å“uvre dès le début du conflit par les troupes du capitaine Pamart qui fit réaliser les tourelles éponymes).